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coupsfrancs
30 mars 2011

Amour de la maille ou du maillot?

C'est fait ! Les Bleus, du moins quelques rayures sur le maillot, ont étrenné leur marinière pour la venue de la Croatie au Stade de France. Une nouveauté dans la tradition vestimentaire de nos internationaux, si l'on excepte l'expérience d'avant guerre de 14, qui aura ravi (42 millions d'euros par an de sponsoring maillot, ça peut arracher quelques sourires) les joueurs comme leur sélectionneur.

A l'heure du foot business, on se doute bien que le choix de cette tunique obéit à la loi du grand nombre et du large profit. Exit le sentiment des puristes ! Place au consommateur, footix ou connaisseur, qui arborera avec fierté ce polo, les doux soirs de printemps ou d'été, sans éveiller le moindre soupçon sur sa non-appartenance à la galaxie supportériste. Mieux, les femmes ou les réfractaires au ballon rond, oseront vêtir, avec pour certains l'envie de paraître in, cet étrange objet de désir.

Et c'est dans ce contexte, que le bi-hebdomadaire France Football a publié, la semaine dernière, le classement des joueurs les mieux rétribués. Sommes vertigineuses pour les plus talentueux ou pour gloires vieillissantes ! Ainsi, Lionel Messi émarge à 31 millions d'euros annuels (dont 20 de contrats publicitaires) quand Cristiano Ronaldo palpe 27,5 millions (dont 14 issus de la pub) ou que Beckham jongle avec 30, 4 millions d'euros. Des revenus, donc, en partie déconnectés du rendement sportif, et, signe des temps, corrélés à l'attractivité iconique, déclencheuse de la pulsion d'achat du supporter lambda. Pas étonnant que ces stars planétaires passent autant de temps sur le rectangle vert qu'en représentation commerciale pour les nombreuses marques adossées à leur notoriété.

Dans ces condiitons, doit on être surpris que, du jeune espoir à la vedette adulée, l'amour de la maille ait supplanté celui du maillot? La race des Maldini, Giggs ou encore Sikora peine à se renouveler. Son extinction semble programmer à mesure que le football devient, inéluctablement, cette société du spectacle.

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coupsfrancs
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